Melbourne to be wild
Le choc. Le choc thermique! Des semaines de chaleur tropicale asiatique, et nous voilà propulsés dans le printemps austral à Melbourne: 15°, grisaille et pluies fréquentes. C’est simple: novembre à Melbourne ressemble foutrement à novembre à Paris. Exception faite tout de même des fréquents jours ensoleillés, qui restent froids malgré tout à cause d’un bon gros vent glacé.
Passé l’envie de nous faire rembourser nos billets, on fait connaissance avec l’auberge réservée quelques jours plus tôt à Chiang Mai (ah oui au fait, le billet sur le nord de la Thaïlande viendra plus tard). Elle sera à la hauteur de sa réputation sur Google: chambre qui sent les pieds, bruit, internet payant et malgré tout inexistant, et petite surprise: une dynastie de cafards s’est installée dans la cuisine. Autant dire qu’on n’y fera pas long feu!
Les premiers jours rappelleront des souvenirs à pas mal d’expats: ouverture de compte en banque, obtention du TFN (numéro fiscal), tâtonnements pour la recherche de boulot et d’appart, de van etc. Autant dire que ce fût laborieux, mais on finira par poser nos valises! Procédons par étapes:
Le boulot:
On pensait profiter des fêtes et des vacances pour trouver un petit job facilement. Malheureusement les recrutements pour l’été se font bien en amont, et on s’entend souvent dire que les équipes saisonnière sont déjà completes. On se confectionne des CV sur mesure, parce que oui, même pour faire la plonge, il faut de l’expérience! Et on s’installe dans un quotidien de distribution d’enveloppes dans tous les restos et boutiques de la ville. Au bout de trois semaines votre serviteur se dégote enfin la perle rare: livraison de pizza full time dans le centre (au black bien entendu). L’aventure tournera court: 200m après le départ de ma première livraison, je me fais contrôler par les flics, qui me demandent mon permis (j’étais naïvement persuadé qu’il n’était pas nécessaire pour un scooter). Il me vient l’idée brillante de feinter un accent français dégueulasse, et après avoir noté mes coordonnées (mon nouveau nom: Christophe Lafleur), ils me laissent filer! Je termine tout de même ma journée mais décide cependant de couper court., mon permis d’apprenti conducteur local à peine en poche, je me voyais mal le mettre sur la sellette pour un boulot à la con.
La semaine suivante aura été la bonne: on a trouvé, par l’intermédiaire d’amis français rencontrés sur place, un job dans une entreprise de confection de paniers cadeau pour noël. Pour faire simple, on remplissait des sacs-paniers-boites à la chaine avec des chips, du pinard etc. Le travail avait tendance à nous liquéfier les neurones à petit feu mais on avait un salaire fixe et pas dégueu considérant la tâche à accomplir (20$/h) et les sous ainsi accumulés ont grosso modo permis de nous payer le van.
Le logement:
On vous a déjà présenté la première auberge. Dès notre arrivée on sonde les offres de coloc, et là nouveau choc: le logement à Melbourne, c’est un luxe! Les loyers sont d’un minimum de 150$…. par semaine….. et par personne, pour une chambre! En gros tu loues une chambre en coloc tout seul, c’est 600$/mois, tu vies à deux dedans, c’est 1000$ (oui ils font quand même un rabais). Et les offres ne sont pas des plus alléchantes: ces fourbes de chinois ayant racheté tous les immeubles du centre ville, ils n’hésitent pas à louer des apparts minuscules à 5 voir 6 personnes, en en casant deux dans le salon… On est donc resté en auberge en attendant plus décent.
Après avoir visité deux auberges, la première décrite plus haut, et une deuxième à peu près aussi crade, les cafards en moins, on a testé le couchsurfing. Concept simple: c’est un site qui met en contact les SDF assumés comme nous, et les gens qui offrent leur toit aux backpackers de passage. On a donc passé trois nuits en lointaine banlieue-despereate-housewives chez Elisa, Josh et leur fils Brandon (oui, cet enfant est destiné à être un personnage de série des années 90). L’expérience était intéressante, malgré le côté bizarre de squatter la chambre d’amis de parfaits inconnus, on s’est fait pardonner en leur faisant à bouffer (et en petant un bout du carrelage de la cuisine…).
Les trois nuits passées, nous voilà de retour au centre ville, à la recherche d’un nouveau toit. Une nuit plus tard, nous avons enfin trouvé une coloc digne de ce nom, un peu à l’extérieur du centre, dans une petite maison, avec grande cuisine et cour arrière, avec grand barbec svp! Le bonheur d’enfin savoir que l’on ne va pas trimballer nos sacs de 15kg sur le dos tous les trois jours est difficilement descriptible. Ce logement restera le notre pour tout le mois de décembre.
Pour la petite histoire, parce que c’est tout de même cocasse: l’appartement s’est trouvé être infesté de termites. Et en période de reproduction, c’est dernière se poussent des ailes et s’envolent pour trouver un coin chaud et sombre pour copuler tranquillement (après avoir lâché leurs ailes un peu partout dans le salon). Et vous savez ce qui est chaud et sombre (that’s what she said)? Un macbook air allumé! Et c’est avec surprise et dégout que l’on a découvert des ailes et des termites mortes dépassant de la grille du ventilo. On est encore en recherche d’un tournevis adapté pour vérifier si une dynastie n’est pas en train de se forger à l’intérieur!
René Coty:
L’Australie n’a rien à envier à ses voisins Asiatiques concernant son René Coty: le pays est une monarchie parlementaire, la reine du pays n’est autre qu’Elizabeth II d’Angleterre. ‘nough said!
Van:
Ah les recherches de van! Acheter un véhicule n’est pas chose aisée, tout spécialement quand c’est la première fois, tout spécialement quand le marché des campervan d’occasion propose souvent des modèles du même âge que votre serviteur. On visait au départ dans les 4000$, on a vite déchanté. Pour un van potable avec moins de 1 million de km au compteur, c’est plutôt dans les 6000 qu’on a du sonder les offres. Après quelques visites infructueuses (un qui nous est passé sous le nez, l’autre qui a pris feu sous nos yeux lors de la démo du réchaud à gaz) on trouve assez rapidement le saint graal: un grand van bleu Toyota, moteur remplacé 20 000km plus tôt, peu de rouille, tout le matos de camping fourni, et poptop (toit escamotable pour pouvoir se tenir debout à l’intérieur). On est tellement emballés qu’on accepte de le prendre au prix sous peine qu’il nous passe également sous le nez. Mais c’était sans compter la galère intersidérale que constitue le transfert d’argent international à partir d’un compte canadien. A nos amis du nord qui lisez ces lignes: le Canada a le pire système de transfert d’argent de l’univers. Tout pour dire que les fonds se sont tellement fait attendre que le van bleu nous est également passé sous le nez! D’ou notre recherche d’appart’ sus-mentionnée. Le mois de décembre sera ponctué de déceptions multiples: vans rouillés jusqu’à l’os, prix délirant comparé à l’état du véhicule, van de rêve qui nous passe encore sous le nez à cause d’un vendeur peu scrupuleux et malhonnête, etc.
Puis arriva enfin le jour magique. On avait (comme toujours) la flemme de faire une heure de train pour aller vers une probable énième déception ce matin de décembre, mais on a prix notre courage à deux mains (et à deux pieds) et on y est allé! Après un long périple dans la banlieue de Melbourne, on le vit. Il est là, trônant de toute sa superbe. Un Toyota Hiace 1985 couleur crème. Carrosserie en très bon état, kilométrage décent, pop-top, dual fuel (essence+GPL) etc. etc. Vendeur reglo, qui accepte même de baisser le prix (rare). Sachant que même une après midi de réflexion peut vous faire perdre un van, on le prend on ze spot. Et nous voilà, tous contents, dans notre van, en route vers la maison. Tout se passe bien. Mais ça c’était avant le drame, bien entendu.
Le lendemain matin, on prend le van pour aller au travail. Pas de souci particulier. Le soir venu, on repart, accompagnés de quelques gentils collègues. C’est là que la beyte a décidé de faire des siennes: tout a commencé par un bruit chelou venant du moteur. *cliclicliclicliclicliclicliclic*. Il a fallu très peu de temps à ce dernier pour surchauffer et élire le pape (fumée blanche). On a heureusement réussi à s’extirper de la voie rapide pour finir notre course devant une station service. Le moteur ne répondant bien entendu plus, vos héros et leurs amis on miraculeusement réussi à pousser l’engin dans un parking privé et laisser un petit mot gentil pour qu’on ne l’envoi pas à la fourrière.
On appelle alors de propriétaire précédent: « ouiiiiii, c’est scandaleeeeeeeux, meeeeeeerde » etc. Contre toute attente, il accepte de nous donner un coup de main, et de participer aux frais de réparation (rien de l’y oblige ici, une fois vendu, c’est vendu). Il nous trouve une remorqueuse pas chère pour l’emmener chez son pote garagiste. Après quelques jours d’angoissantes attentes, le bolide était sur pied…. moyennant 3000$ de réparation (suite à la surchauffe, le joint de culasse ET la culasse ont sautés). Et notre vendeur teint parole: il paya 1500$ de sa poche! Nous avons bien entendu vérifié si lesdites réparations valaient effectivement ce genre de somme.
A ce jour, notre bolide tourne bien, mais nous a fais d’autres frayeurs mineures (il faut dire que la parano est de mise après le premier couac).
Les activités:
Alors entre deux recherches d’appart et de van on a tout de même trouvé e temps de visiter le coin!
On a mis un peu de temps à trouver des coins de sortie nocturne. Une grande partie du centre devient ville morte après 17h. Le CBD (Central Business District), quartier central, n’est vraiment qu’un quartier diurne à quelques exceptions près. Il faut donc chercher les coins à ambiance. Nos deux lieux de sortie marquants auront été Fitzroy et Richmond. Fitzroy est le coin hipster par excellence, avec cafés branchés, rooftops et street art à tous les coins de rue. Richmond est le quartier ou on s’est établit (voir plus haut). Ca foisonne de bars et restos à la mode. Un des rares endroits actifs après 21h.
On soulignera également, proche du centre, le Queen Victoria market, qui fait nocturne tous les mercredis de l’été, occasion de profiter de bouffe de rue du monde entier. Juste en face se trouve également le « Public Bar » dans lequel on a pu voir des groupes locaux jouer, en sirotant la bière maison (dégeue, mais pas chère).
Les environs de Melbourne proposent bien entendu beaucoup de plages, notamment St Kilda à proximité, avec son luna park à l’ancienne toujours en activité, ou Torquay, plus à distance, spot de prédilection des surfeurs du pays. Il faut cependant prendre son courage à deux mains pour la baignade: du fait de la météo changeante (quatre saisons en une journée comme disent les locaux) la température de l’eau la rend un brin hostile au moindre frileux. Votre serviteur a cependant fait exception, la combinaison aidant, lors de son baptème de surf. Pas de folies sportives ce jour là, mais la perte de la GoPro et de ses lunettes de soleil correctrices auront été à déplorer.
Côté faune sauvage, le balais des pingouins de St Kilda et de Phillip Island sont des spécialités locale. Cette dernière offre également un beau spectacle côtier, sans oublier son sanctuaire des koalas, bien qu’un peu cher.
On est désormais enfin sur la route, la « great ocean road » entre Melbourne et Alansford, en direction d’Adelaide . Promis, on vous raconte tout ça très vite.
En attendant la suite, ne prenez pas trop froid!
N&N